Le ciel vu de la Terre
Il n’est pas étonnant que Galilée, au début du xviie siècle, ait eu des soucis avec l’Église catholique. La religion était alors profondément imprégnée des idées d’Aristote, selon lesquelles la Terre se trouvait fixée au centre de l’Univers. Elle était entourée de sept « planètes », dont la Lune et le Soleil, et du firmament constellé d’étoiles. Dans ce schéma, le monde terrestre nageait dans l’imperfection. Le Bien et le Mal se livraient un combat qui conduisait à toutes les douleurs de l’humanité. En revanche le monde céleste, situé physiquement au-delà de la Lune, ne pouvait qu’être parfait, dans l’absolu. C’était le règne de Dieu, le Paradis. Les Hommes vivaient avec l’espoir d’y mener après la mort terrestre une vie bienheureuse pour l’éternité. Rien ne devait troubler ce Ciel divin, qui ne pouvait accepter aucune égratignure.
Or, avec sa lunette astronomique, Galilée découvrait des montagnes sur la Lune, des taches sur le Soleil et des satellites autour de la planète Jupiter. Il prouvait ainsi qu’il existait au Ciel des phénomènes semblables à ceux qu’on rencontrait sur Terre. Les deux mondes n’étaient donc pas différents, et le Ciel n’était pas parfait. De plus, les observations de Galilée lui permettaient d’étudier en détail le mouvement des satellites de Jupiter et de montrer qu’ils tournaient autour de la planète. Ce système planétaire donnait une image visible, en plus petit, du modèle proposé par Copernic pour le système solaire. Jupiter entouré de ses satellites représentait l’équivalent du Soleil entouré de ses planètes.
Galilée avait donc mis en évidence que la Terre et le Ciel ne faisaient qu’un. Nous savons bien qu’il a dû se rétracter au cours de son procès, mais ce revirement n’a eu aucune influence sur l’avenir de la recherche scientifique. Les pressions sociales passent, la vérité reste.
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