Le ciel vu de l’au-delà
Au cours des quelques générations qui nous ont précédés, les êtres vivants sur le sol terrestre se sont approprié le ciel. Ils ont commencé par le conquérir en s’élevant dans les airs, puis ils l’ont dépassé en s’éloignant bien au-delà de l’atmosphère qui entoure notre planète. La relation mythique des Hommes et du ciel s’en est trouvée profondément modifiée.
Les découvertes en astronomie conduisent ainsi à une révolution de la pensée humaine. Cette pensée s’exprime grâce à un langage en perpétuelle évolution, mais toujours imparfait et en retard sur l’actualité. Ainsi se perpétuent des ambiguïtés et des malentendus qui, à l’inverse, modèlent et pétrissent les idées dans un sens parfois hors du réel. Cette interaction mutuelle du langage et de la pensée, de l’outil de communication et de ses fondements m’ont toujours fascinée.
J’ai déjà mentionné les diverses significations du mot « terre », représentant à la fois la matière des champs et des prés (en termes scientifiques la «croûte continentale»), et la planète dans sa globalité. Une réflexion semblable s’impose pour le mot « ciel ». En effet, sans même parler ici du « ciel divin », il existe encore dans l’imaginaire collectif une confusion fondamentale entre le ciel des nuages et le ciel des étoiles, entre le ciel de jour et le ciel de nuit. Cette confusion est bien compréhensible : comment avoir la moindre notion de la profondeur du ciel lorsqu’on ne peut distinguer que ce qui se trouve au-dessus de nos têtes ? En réalité, le ciel de jour n’est qu’une mince enveloppe autour de la Terre, fondamentale mais minuscule, alors que le ciel de nuit, c’est l’infini.
L’ambiguïté est immédiatement levée par les images de la Terre vue de l’espace. Sur la partie éclairée par le Soleil, en perspective, l’œil découvre avec étonnement la très mince pellicule bleutée, toute petite enveloppe, qui n’est rien d’autre que notre beau ciel bleu. L’air que nous respirons, qui nous environne, où volent les oiseaux et les avions, ne représente qu’une petite couche d’environ 400 kilomètres d’épaisseur, moins du dixième du rayon de la Terre, une zone minuscule et en même temps fondamentale pour l’existence de l’Homme. Au-delà, c’est le grand vide interplanétaire.
Lorsqu’elle n’est plus illuminée par 1’«Astre du jour», l’atmosphère terrestre perd sa couleur bleue et devient transparente au monde. La nuit représente l’espace de toutes’les découvertes, de toutes les exaltations et de tous les dialogues de l’Homme avec le cosmos. Il découvre, admire et étudie « cette ouverture sur l’infini que nous occulte la lumière solaire ». Le ciel des étoiles, c’est la vision immense des espaces lointains intersidéraux et intergalactiques, c’est la possibilité d’observer le monde jusqu’aux confins de l’Univers.
La composition actuelle de l’atmosphère terrestre n’est pas celle d’origine. Lorsqu’une planète solide se forme en se refroidissant, les produits les plus volatils s’échappent des roches sous forme de gaz. Une fois libérés, les plus légers s’évaporent dans l’espace, alors que les plus lourds restent piégés par la gravité et s’accumulent en une couche dense. Ainsi, l’atmosphère primitive de la Terre était composée principalement de gaz carbonique, de méthane, d’ammoniac et d’eau. C’était absolument irrespirable.
En quelques millions d’années, l’eau devenue liquide a formé les océans primitifs, qui ont absorbé une grande partie du gaz carbonique. En même temps l’atmosphère s’enrichit en azote. Puis sont apparues les premières traces de vie et, après environ 1,8 milliard d’années, les plantes en quantité suffisante pour activer la photosynthèse et la libération d’oxygène de manière sensible. Mais pour en arriver là, il fallait que l’énergie solaire atteignît la surface du globe, ce qui n’était pas le cas au début. Avant la formation des océans, l’atmosphère terrestre était en effet opaque aux rayons solaires à cause de la trop grande quantité de vapeur d’eau quelle contenait. La vie n’a pu commencer à se développer que lorsque la plus grande partie des molécules d’eau ont disparu de l’air pour se condenser en eau liquide.
Vidéo : Le ciel vu de l’au-delà
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