Planètes extrasolaires :les grandes questions
Où les découvertes apportent plus de questions que de réponses.
Dix ans après, les chercheurs ne se sont pas vraiment remis de leur surprise de 1995. Car, si la découverte des planètes extrasolaires ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche de la vie dans l’Univers, on ne peut que constater que les exoplanètes sont vraiment très différentes des planètes du système solaire. On peut expliquer certaines de ces différences par les limitations des programmes d’observation, mais d’autres sont vraiment incompréhensibles. Ou plutôt, on peut les expliquer, mais il faut alors accepter que le système solaire soit décidément très particulier, et queles théories qui ont été bâties pour comprendre sa formation ne sont pas universelles.
Quel est donc l’état des lieux, si nous oublions les planètes de pulsar? Commençons par les résultats les moins surprenants.
Parmi les 161 exoplanètes connues à la mi-2005, on trouve 18 systèmes multiples, probablement plus si l’on se rappelle qu’il est très difficile de détecter
de planètes moins massives que Saturne. Les systèmes multiples comme le système solaire sont donc assez courants.
Du côté des masses,elles sont comprises entre celle de Neptune et une dizaine de Jupiters : normal puisqu’on ne sait rien détecter d’autre.
La grande surprise est que bon nombre de ces exojupiters sont très proches de leur étoile, beaucoup plus près que Mercure du Soleil: plus d’une vingtaine sont à des distances inférieures à 0,1 unité astronomique (U.A.), avec, suivant la troisième loi de Kepler, des périodes de révolution de l’ordre de quelques jours. Les températures typiques de ces planètes sont de l’ordre du millier de degrés, d’où le nom de «Jupiters chauds» que l’on donne souvent à ces objets. Rien à voir donc avec notre Jupiter qui orbite à 5,2 U.A. du Soleil!
Plus bizarre encore, les orbites : celles des Jupiters chauds sont presque circulaires, mais certaines des exoplanètes en orbite longue (quelques années) sont franchement très elliptiques,
beaucoup plus qu’aucune planète dans le système solaire.
Pour les chercheurs qui avaient réussi à construire une théorie cohérente de la formation du système solaire, expliquant pourquoi les orbites y sont quasi circulaires et pourquoi les géantes gazeuses sont loin du Soleil et les telluriques en sont proches, c’est un véritable défi. Il semble notamment très difficile d’expliquer la formation de planètes géantes près de l’étoile.
Il faut alors imaginer qu’elles se sont formées dans les régions externes du système et ont «migré» vers l’intérieur.
Du point de vue théorique, c’est tout à fait possible.
Mais deux questions se posent alors : qu’est-ce qui arrête cette migration et empêche les Jupiters chauds de tomber sur leur étoile ? Et pourquoi, dans notre système solaire, Jupiter et Saturne sont-elles restées en place?
Le système solaire semble bel et bien être un lieu exceptionnel. Trouverons-nous un jour une exoTerre ? Trouver une planète de masse terrestre n’est pas suffisant, il faut aussi qu’elle soit ni trop près de son étoile
(comme Mercure et Vénus),ni trop loin (comme Mars).
Mais si les autres systèmes planétaires sont si différents du nôtre, il est possible que nous ayons beaucoup de mal à trouver une planète jumelle de la Terre…
Vidéo : Planètes extrasolaires :les grandes questions
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Planètes extrasolaires :les grandes questions