Planètes extrasolaires :une méthode de détection très sélective
écrit le: 3 avril 2012 par aboura
- Sommaire:
- 1 La méthode des vitesses radiales a une préférence marquée pour les planètes massives à courte période
- 2 Vidéo : Planètes extrasolaires :une méthode de détection très sélective
La méthode des vitesses radiales a une préférence marquée pour les planètes massives à courte période
Comme pour toute étude statistique, il faut prendre garde aux multiples facteurs qui peuvent biaiser l’interprétation. Toutes les planètes ne sont pas détectables, loin de là. Certes, toutes les étoiles de type solaire observables sont effectivement suivies de près. Observables signifie assez brillantes et assez stables pour que la méthode des vitesses radiales soit utilisable : en pratique, on est limité aux étoiles plus proches que 50 pc. Mais dans cet échantillon, on ne peut détecter aucune planète dont la période serait supérieure à la durée du programme d’observation. Il est ainsi pour l’instant tout juste possible de détecter une planète de masse 1 Mj qui serait, comme Jupiter, à 5 U.A. de son étoile : en effet, sa période serait de 12 ans, ce qui est supérieur à la durée des programmes de surveillance dont les plus anciens ont commencé en 1995.
Pour ce qui est des masses, l’amplitude K des perturbations de la vitesse de l’étoile est directement proportionnelle à la masse minimale de la planète, c’est-à-dire à Mp sin i. Pas de surprise : les planètes les plus massives sont les plus facilement détectables. Rappelons que la limite de détection des instruments les plus performants tourne autour de quelques m/s, l’objectif étant d’atteindre 1 m/s, alors qu’il faudrait mieux que 0,1 m/s pour détecter la Terre. Mais K dépend également, quoique de façon moins sensible, de la période de révolution de la planète, donc de sa distance moyenne à l’étoile (les grandes périodes sont moins faciles à détecter) et de l’excentricité de l’orbite. Les effets cumulés de ces paramètres sont donc assez subtils. Enfin, il faut rappeler que la précision théorique de 1 m/s ne serait atteinte que pour une étoile à l’atmosphère parfaitement calme, sans taches ni éruptions. C’est en pratique rarement le cas, et il faut prendre garde à ne pas prendre les effets de l’activité stellaire pour des indices de la présence d’une planète.
Dernière rectification, et non des moindres : ce que nous connaissons est la masse minimale de l’exoplanète, puisque la méthode sous-estime les masses réelles d’un facteur 1/sin i. On ne peut prendre cet effet en compte que de façon statistique : en moyenne, la masse réelle de la planète sera 1,57 fois plus élevée que celle que l’on déduit des observations.
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