Comment détecter la vie sur la Terre ?
Deux indices: la chlorophylle en surface, l’ozone dans la stratosphère:
Si nous étions un observateur lointain, extérieur au système solaire, serions-nous en mesure de détecter la vie terrestre ? La question est importante, car sa réponse nous aidera à définir les critères de reconnaissance de vie sur nos éventuelles exoTerres. A deux reprises, en décembre 1990 et décembre 1992, la sonde Galileo, lancée en 1989 pour un long périple à destination de Jupiter, s’est approchée de la Terre. L’objectif était d’accumuler, par son interaction gravitationnelle avec la Terre, l’énergie cinétique suffisante pour accomplir ce long voyage. En ces deux occasions, les instruments de la sonde Galileo furent pointés vers la Terre, dans le but de mettre en évidence des signes tangibles de vie.
Plusieurs réponses positives furent apportées par l’étude du spectre électromagnétique de la planète, c’est-à-dire par l’étude de son rayonnement en fonction de la longueur d’onde, de l’ultraviolet à l’infrarouge, et jusqu’aux ondes radio.
Tout d’abord, le spectromètre infrarouge de Galileo a étudié le spectre infrarouge proche de la planète. Celui-ci est largement dominé par les signatures spectrales de l’eau et du gaz carbonique. Mais l’instrument a aussi détecté sans ambiguïté la présence d’ozone (03) et de méthane
CH4). Or il est très difficile d’expliquer la présence de ces deux molécules en quantités abondantes sans faire appel à des mécanismes biogéniques. En effet l’ozone, produit de photodissociation de l’oxygène moléculaire, en est le traceur: l’oxygène est plus difficile à détecter par spectroscopie. Détecter l’ozone revient donc à mettre en évidence l’oxygène moléculaire. Quant au méthane, il ne peut exister de manière stable dans l’atmosphère terrestre que s’il est en permanence régénéré: en effet, il réagit très rapidement avec l’oxygène atmosphérique pour former du gaz carbonique. Or nous ne connaissons pas actuellement de mécanisme abiotique susceptible de fournir des quantités importantes de méthane. Ce qui ne veut d’ailleurs pas dire que de tels mécanismes n’existent pas… En second lieu, en mesurant le spectre réfléchi par le Soleil au-dessus des continents terrestres, la sonde Galileo a mis en évidence, aux environs de 0,8 um, une caractéristique spectrale très importante : il s’agit de la signature de la chlorophylle.
Notons que ce second indice sera plus difficile à utiliser dans le cas des exoTerres, car rien ne nous dit qu’une éventuelle forme de vie sur une exoTerre utiliserait les mêmes réactions de photosynthèse que celles que nous connaissons. Enfin, le récepteur radio de la sonde Galileo a détecté de fortes émissions radio strictement confinées à des domaines de fréquences très étroits, et modulées en fréquence de manière bien spécifique. Il s’agit bien sûr des réseaux terrestres de transmission de radio et de télévision: ce troisième critère est cette fois l’indice d’une civilisation technologiquement avancée. Comment extrapoler ces critères à la recherche d’une vie extraterrestre ? L’outil à privilégier est celui de la spectroscopie, qui nous permettra d’analyser à distance la composition chimique de l’atmosphère des exoplanètes, voire de leur surface.
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