La recherche de la vie sur Mars
Un mythe qui dura près d’un siècle:
En 1877, l’astronome italien Giovanni Schiaparelli annonce une découverte qui fera du bruit : l’observation, à la surface de Mars, d’un réseau de structures linéaires qu’il appelle «canali». Bien qu’il soit lui-même très prudent sur l’interprétation de ses résultats, d’autres s’en emparent, en particulier l’astronome américain Perceval Lowell. Selon lui, ces «canaux» ne peuvent être le fait du hasard: ils sont la preuve de l’existence d’une civilisation intelligente qui lutte contre la sécheresse au moyen de canaux d’irrigation… Perceval Lowell consacra toute sa vie à l’étude de Mars, depuis l’observatoire qu’il construisit et qui porte son nom. En dépit des critiques et des réserves émises par d’autres astronomes dont Eugène Antoniadi, le mythe d’une vie intelligente sur Mars a perduré pendant toute la première moitié du XXe siècle. Il s’est éteint définitivement dans les années 1960, avec les premières images d’une mission spatiale en orbite de Mars, Mariner 4. Celles-ci ont montré que les structures soi- disant linéaires n’étaient qu’une illusion d’optique…
Cependant, la question restait posée d’une hypothétique vie martienne, passée ou présente, éventuellement sous forme de micro-organismes. Elle a servi de motivation principale à l’ambitieuse mission Viking, lancée par la NASA en 1975. Deux véhicules, équipés d’une instrumentation identique, se sont tout deux placés en orbite martienne pour explorer la planète pendant plus de deux ans, tandis que deux modules de descente, posés à la surface, ont eux aussi fonctionné pendant plusieurs années. La mission Viking n’a pas seulement constitué un exploit technologique ; elle a fourni une base de données sur l’atmosphère et la surface martiennes qui font encore référence aujourd’hui.
Parmi les expériences des modules de descente, l’une d’entre elle a capté l’attention du public : elle avait pour objectif la recherche de signes d’activité biologique, au moyen de plusieurs études, visant à observer et analyser le dégazage du sol en présence d’un milieu nutritif, et recherchant une possible activité de photosynthèse d’éventuels composés carbonés. En dépit de résultats d’abord ambigus, les scientifiques ont finalement conclu à l’absence d’activité biologique à la surface de Mars à l’endroit où se sont posés les modules. Ils ont attribué l’absence de molécules organiques en surface à l’irradiation par le rayonnement solaire, sans doute responsable de leur destruction.
Ce n’est donc pas à la surface de Mars, dans des régions exposées au Soleil, qu’il faut chercher des traces éventuelles de vie fossile ou présente. Mais cela n’exclut pas leur présence, ailleurs, sous la surface de la planète rouge ou dans des sites protégés en permanence du rayonnement solaire…
Vidéo : La recherche de la vie sur Mars
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La recherche de la vie sur Mars