Vers de nouvelles classes d’exoplanètes
Des planètes-océan et des super-Terres:
Entre les telluriques et les géantes que nous connaissons, d’autres sortes de planètes pourraient exister. Certaines sont nées de concepts proposés par les théoriciens : il s’agit des « planètes- océan». D’autres, dont la nature est encore mal comprise, se dessinent à partir d’observations nouvelles : il s’agit des « super-terres » détectées à l’automne 2004 à proximité de leur étoile.
En 2003, l’astronome français Alain Léger propose, sur la base de considérations théoriques, un nouveau concept d’exoplanète. Il imagine une planète géante comparable à Uranus, c’est-à-dire principalement formée d’un noyau de roches et surtout de glaces, qui se mettrait à migrer vers son étoile. Nous avons vu que ce processus semble avoir concerné nombre d’exoplanètes géantes aujourd’hui très proches de leur étoile. Comment se comporte Uranus lorsque la température ambiante augmente ? Les modélisations numériques montrent que la planète pourrait, lorsque la température se situe entre 0 et 100 °C, se couvrir d’un océan d’eau liquide. Si de telles exoplanètes existent, elles intéresseront au plus haut point les exobiologistes en quête d’éventuelles formes de vie.
Il ne reste plus qu’à détecter ces oiseaux rares ! A défaut de planètes-océan, une nouvelle a fait sensation à l’automne 2004: il s’agit de la détection de trois «petites» exoplanètes, de masse comprise entre 14 et 20 masses terrestres, et très proches de leur étoile. Lune d’entre elles, découverte par l’équipe de Michel Mayor, a une masse au moins égale à 14 masses terrestres, et est située à 0,1 U.A. de l’étoile Mu Arae (Autel), à 50 pc du Soleil. Les deux autres planètes, détectées par l’équipe de Geoffroy Marcy, sont à peine plus massives, et sont situées à proximité immédiate des étoiles Gliese 436, dans la constellation du Lion, et 55 Cancri déjà dotée d’un système planétaire multiple.
Comment de telles planètes ont-elles pu se former? L’hypothèse de la migration est difficile à justifier, car les planètes, formées à l’extérieur de l’environnement stellaire, devraient alors être beaucoup plus massives. Peut-être s’agit-il de « super-Terres », formées à partir d’un noyau de métaux et de silicates, à proximité de leur étoile, au sein d’un disque beaucoup plus massif que celui qui a donné naissance à notre système solaire. Mais cela reste à prouver…
Vidéo : Vers de nouvelles classes d’exoplanètes
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