Que voit-on sur la Lune
Même à l’œil nu, on soupçonne déjà la diversité du relief lunaire. On distingue de grandes taches sombres, qualifiées de « mers » par les premiers observateurs, et des parties plus ou moins brillantes les séparant, appelées « continents ».un œil exercé peut même distinguer quelques points brillants à l’intérieur des mers
Des mers sans eau
La surface de la Lune est caractérisée par ses « mers », ainsi nommées par les premiers astronomes, parce qu’ils pensaient y voir une réplique des océans de la Terre. Or, on sait aujourd’hui qu’il n’existe pas d’eau liquide dans les mers lunaires. Ce sont de vastes étendues basaltiques assez plates, vieilles de
3,8 à 3,1 milliards d’années. Elles recouvrent 17 °/o de la surface totale de la Lune, avec une bien plus grande présence sur la face visible que sur la face cachée.
Ces mers sont sans doute le résultat d’impacts météoritiques géants qui semblent s’être produits environ 600 millions d’années après le début de la formation de la Lune. Ils auraient perforé la croûte primitive et provoqué l’épanchement en surface du manteau rocheux encore liquide.
Des dorsales marines
Les mers sont riches en laves basaltiques à forte proportion de fer, titane et magnésium. Leur surface est souvent ridée par des collines basses très allongées appelées « dorsales », parfois groupées en véritables systèmes de dorsales ramifiées. Si les dorsales mesurent une centaine de mètres de hauteur, leur longueur peut atteindre plusieurs milliers de kilomètres. On pense qu’elles sont dues à la compression des terrains lors du refroidissement de la surface de la mer qui les porte.
Des montagnes aux pentes douces
Il existe sur la Lune de nombreuses montagnes, restes de la croûte primitive. On trouve aussi de véritables chaînes qui constituent les remparts des impacts ayant donné naissance aux mers. La pente des montagnes lunaires est douce, avec une inclinaison de l’ordre de 15 à 20°, pouvant atteindre exceptionnellement de 30 à 35°. Une vingtaine de chaînes de montagnes ont été cataloguées.
Il existe aussi des montagnes isolées, généralement des sommets émergeant de la couche de lave des mers. Elles constituent des témoins de la surface initiale sous-jacente, avant que celle-ci ne soit recouverte par le basalte en fusion. Une quinzaine de montagnes isolées ont été cataloguées.
Des cratères innombrables
Principale caractéristique de la surface lunaire : d’innombrables cratères météoritiques de toutes dimensions, allant de 300 km à quelques décimètres de diamètre. On compte plus de 300 000 cratères de plus de 1 km de diamètre sur la face visible de la Lune…
Selon leur taille, on distingue les plaines murées, les cratères classiques et les craterlets, mais il est parfois difficile de classer une formation dans l’une des catégories plutôt que dans une autre :
• les plaines murées sont de grands anneaux montagneux, souvent délabrés et déformés, de 100 à 300 km de diamètre. Leur arène, souvent plate et portant de nombreux cratères et craterlets, des rides et des collines, épouse souvent la forme du globe lunaire.
٠ les cratères proprement dits ont entre 10 et 100 km de diamètre. Ils présentent trois parties bien, distinctes : les versants extérieurs, la muraille interne et le fond. Les versants extérieurs sont constitués des éjecta et s’élèvent en pente douce depuis le terrain environnant jusqu’au bord de l’arête, souvent escarpée. La muraille interne présente des gradins, à partir de 50 km de diamètre. Le fond est souvent plat avec une ou plusieurs montagnes centrales, parfois un anneau montagneux interne. Il est souvent encombré de matériaux ou présente des rainures étroites et ramifiées.
• Les craterlets sont des formations circulaires très nettes ne dépassant pas 10 à 20 km de diamètre, au fond arrondi en forme de bol.
Des chaînes de cratères
On trouve quelques rares chaînes de cratères à la surface de la Lune. Il est fort probable que les cratères d’une chaîne se sont formés en même temps, car la probabilité d’avoir au cours du temps une dizaine de cratères alignés régulièrement est très faible. On pense que les chaînes de cratères sont dues à l’impact d’une météorite qui se serait fragmentée en plusieurs morceaux juste avant de heurter la Lune.
Des rainures énigmatiques
Les rainures sont un autre type de formations caractéristiques. Il s’agit de fossés parfois sinueux et ramifiés, qui courent sur plusieurs centaines de kilomètres. En les comparant à quelques rares spécimens terrestres, on pense que les rainures sont d’anciens tunnels souterrains conduisant de la lave et dont le sommet se serait effondré.
D’autres, plus rectilignes, sont des fossés d’effondrement entre deux plaques de la croûte lunaire qui se sont écartées.
Des escarpements spectaculaires
La surface de la Lune montre une petite dizaine de belles failles tectoniques, mises en valeur avec un éclairage rasant lorsqu’elles sont proches du terminateur. Leur hauteur atteint quelques centaines de mètres et leur longueur dépasse parfois la centaine de kilomètres. Leur pente, qui n’est jamais verticale, est généralement inférieure à 45°.
Des vallées sans flexes
Les vallées lunaires ne sont ni des vallées fluviales, ni des vallées glacières. Il s’agit généralement de files de cratères de tailles diverses, plus ou moins alignés, qui se recouvrent les uns les autres, créant ainsi une structure allongée en dépression, au fond tourmenté. Pourtant, l’une des vallées lunaires est un véritable fossé d’effondrement : c’est la vallée des Alpes. Quant à la vallée de Schrôter, c’est une vraie rainure de dimensions exceptionnelles.
des dômes difficiles à observer
Ce sont des collines rondes, parfois pourvues d’un cratère au sommet. Leur diamètre est de l’ordre d’une dizaine de kilomètres et leur hauteur n’excède pas un kilomètre. On pense que les dômes sont en fait des volcans éteints, lorsqu’il y a un cratère sommital, ou des boucliers volcaniques, s’il n’y en a pas.
Ces dômes ne montrent pas de coulée apparentes de lave. Ils ont sans doute été créés par des expansions de magma visqueux à travers la croûte lunaire, il y a fort longtemps.