Observez Mercure
On dit que Nicolas Copernic, le grand astronome polonais du XVI siècle qui proposa la théorie de l’héliocentrisme (selon laquelle les planètes tournent autour du $oleil, contrairement au géocentrisme de Ptolémée, oû le Soleil et les autres planètes tournent autour de la Terre), ne repéra jamais la planète Mercure.
Mais Copernic ne disposait pas des moyens modernes, comme des logiciels de planétarium, des sites Web astronomiques et des mensuels d’astronomie. Vous-même, en revanche, pourrez utiliser ces aides pour savoir les moments pendant lesquels Mercure sera le mieux placée pour l’observation durant l’année. Ces périodes correspondent aux élongations est et ouest maximales, qui se produisent six fois par an.
Depuis les latitudes tempérées, comme celles de la France, Mercure n’est habituellement visible qu’au crépuscule ou à l’aube. Au moment où le ciel est sombre, bien après le cou- cher du Soleil, Mercure s’est aussi couchée. Et au matin, vous ne pourrez repérer Mercure qu’au moment oû l’aube imminente commencera à illuminer le ciel. Elle ressemblera à une étoile brillante, mais elle sera bien moins brillante que Vénus à l’Ouest au crépuscule ou à l’Est avant l’aube.
Pour Mercure, levez-Vous matin !
La planète Mercure est bien plus petite que Vénus, mais vous pourrez observer ses phases avec un télescope. Le meilleur moment pour l’observer, c’est lorsque Mercure se trouve à son élongation ouest et apparaît dans les premières lueurs de l’aube. La stabilité atmosphérique est presque toujours meilleure bas à l’est avant l’aube que bas à l’ouest après le coucher du Soleil. Vous obtiendrez donc une vue bien plus nette le matin.
N’espérez pas déceler de marques à la surface
Il est extrêmement difficile d’observer des détails sur la surface de Mercure avec un petit télescope, ou même avec quasiment n’importe quel télescope sur Terre. Car la taille apparente de Mercure aux plus grandes élongations n’est que de 6 à 8 secondes d’angle.
Quelques observateurs amateurs ayant de l’expérience font état de l’observation de détails sur la surface, mais aucune information utile n’a jamais été tirée de telles observations. Quelques-uns parmi les plus grands observateurs de planètes de tous les temps pensèrent qu’ils pouvaient observer Mercure et dessiner ces détails. D’après ces dessins, ces observateurs tentèrent de déduire la période de rotation, ou le « jour » de Mercure. À partir de là, ces experts déduisirent que le jour de Mercure était égal à 88 jours terrestres. Mais cette estimation était erronée. Les mesures effectuées plus tard au radar prouvèrent que Mercure tourne une fois sur elle-même en 59 jours terrestres.
Néanmoins, une fois que vous aurez appris à repérer Mercure à l’œil nu, puis à vérifier ses phases avec votre télescope, vous aurez déjà fait bien mieux que Copernic ! Vous pourrez obtenir davantage de renseignements pour l’observation de Mercure et des autres planètes auprès de la Commission des Planètes de la Société Astronomique de France. Cette commission qui regroupe plus de 130 personnes se veut accessible et ouverte à tous