Mars est une planète pleine de mystères
Une cartographie topographique précise de Mars a déjà été réalisée, « Topographique » signifie que les altitudes et les reliefs du terrain ont été mesurés. Cette cartographie a été établie à l’aide d’un instrument spécialisé, un altimètre laser, qui est embarqué à bord du Mars Global Surveyor (MGS), lui-même en orbite autour de Mars. Le MGS est également équipé d’un appareil photo, et vous trouverez ses photos les plus récentes également sur le site de Philippe Labrot. Entièrement consacré à Mars, doté d’environ 800 pages et 500 images, il a été récompensé en 1999 par la Société Astronomique de France (SAF). Vous y découvrirez l’histoire de l’exploration spatiale de la planète, l’affaire du visage sur Mars, la problématique de la recherche de la vie et bien d’autres choses encore.
Mais où est donc passée l’eau ?
La carte topographique de Mars montre que l’altitude de la plus grande partie de l’hémisphère Nord est bien plus basse que celle de l’hémisphère Sud. La gigantesque région de plaines du Nord est peut-être le lit d’une ancienne mer, mais même si ce n’est pas le cas, des indices importants suggèrent que l’eau à l’état liquide était autrefois chose courante sur Mars.
La planète Mars est aujourd’hui froide et sèche, avec beau- coup de glace aux pôles. Selon une estimation, il y a suffisam- ment de glace pour inonder la planète tout entière et la recou- vrir de 3 mètres d’eau. Mais la glace ne fondra pas, car Mars est tout simplement trop froide. L’atmosphère se compose pour la plus grande partie de gaz carbonique et, en hiver, une partie de ce gaz gèle à la surface, en laissant de fins dépôts de neige carbonique. Au pôle où l’hiver est en cours, une fine calotte de neige carbonique recouvre souvent la calotte permanente constituée de glace d’eau. Les lits de rivières asséchées avec des îles profilées et des galets qui semblent avoir été arrondis dans un torrent constituent un autre indice que l’eau a autrefois existé à l’état liquide sur Mars. Des images d< galets ont été prises par la sonde Mars Pathfinder (qui a atterri sur Mars) et par son petit robot automobile, Sojourner.
Un magnétomètre embarqué à bord de MGS a découvert de longues bandes parallèles de champs magnétiques opposés, qui sont figés dans la croûte rocheuse de Mars. Mars ne possède pas aujourd’hui de champ magnétique global, mais cette découverte pourrait signifier qu’elle posséda autrefois un champ global qui s’inversait périodiquement, exactement comme le fait actuellement celui de la Terre .
Cela pourrait aussi vouloir dire que la croûte de Mars a subi un processus comparable à celui de l’étalement du plancher océanique sur Terre, qui a produit des formations semblables. Mais le fer fondu du noyau de Mars doit s’être solidifié en gelant il y a longtemps, de telle sorte qu’il ne génère plus de champ magnétique et que le flux de chaleur de l’intérieur vers la surface est si faible qu’il n’existe maintenant probablement plus de volcanisme.
Le volcanisme qui exista sur Mars a formé d’immenses volcans, comme Olympus Mons, qui fait environ 600 kilomètres de diamètre et 24 kilomètres de haut. Il est cinq fois plus large et trois fois plus haut que le plus grand volcan terrestre, le Mauna Loa. Mars possède aussi de nombreuses gorges, qui incluent l’immense Vallès Marineris (Vallée de Mariner), de 4 000 kilomètres de long. On trouve aussi des cratères d’impact. Les cratères sont plus usés que ceux de la Lune, parce qu’ils ont subi bien plus d’érosion, elle-même probablement causée par l’eau qui entraîna les grandes inondations sur Mars.
Mars ne possède que deux satellites naturels connus, Phobos et Deimos. Ils sont petits et ne sont pas visibles avec des télescopes d’amateurs.