Les Quadrantides, ou l’essaim de la constellation disparue
Les Quadrantides, ou l’essaim de la constellation disparue:
Le tableau page 88 montre que cet essaim a présenté un taux horaire zénithal (ZHR) assez élevé au cours des dernières années. En 1992, 1993 et 1995, notamment, on a enregistré des taux horaires zénithaux respectivement de 170, 145 et 150, équivalant à un taux effectif de 50 à 70 météores de l’heure dans de bonnes conditions d’observation. En 1992, on a eu l’occasion d’en voir de très brillants, avec quelques bolides, de couleur jaune verdâtre, nettement plus lumineux que Vénus (magnitude – 4,5). Le radiant se trouve entre la tête de la constellation du Dragon et la dernière étoile du timon de la Grande Ourse. Cette dernière constellation est très facile à repérer : le jour du maximum (3 janvier), elle est située très bas au nord dans la soirée et pratiquement au zénith avant l’aube. Le radiant des Quadrantides est circumpolaire, autrement dit il ne se « couche » jamais ; toutefois, le 3 janvier, au début de la nuit, il se trouve très bas et dépasse à peine de l’horizon au nord, tandis que juste avant l’aube il se trouve très haut au-dessus de l’horizon au nord-est. La fin de la nuit est donc plus favorable à l’observation des météores : dans la pratique, ce n’est même pas la peine de se mettre aux aguets avant 2 heures du matin. Malheureusement, comme nous l’avons précisé, le maximum des Quadrantides ne dure habituellement que quelques heures; en outre, après avoir atteint son maximum, l’activité de cet essaim diminue de moitié au bout d’environ quatre heures seulement.
Rappelons, à titre indicatif, que cet essaim est soumis à une évolution orbitale rapide. Dans le passé, ses passages à proximité de Jupiter l’ont amené à se disperser dans des proportions considérables. Pendant les premiers siècles apr. J.-C., cet essaim a croisé l’orbite terrestre, puis il s’en est éloigné pendant plus d’un millier d’années, jusqu’en 1700 environ. Dans trois ou quatre siècles, il est probable que les Quadrantides cesseront à nouveau de couper l’orbite terrestre. Du fait de la rapidité de ces variations orbitales, il est quasiment impossible de déterminer l’astre auquel cet essaim est associé, même si de nombreux indices, notamment la présence de traînées persistantes, laissent penser qu’il s’agit d’une comète.
Les Géminides, filles du fils du Soleil:
Découvert en 1862 seulement, cet essaim ne croise l’orbite terrestre que depuis le siècle dernier. Son activité s’est intensifiée au XX siècle. Depuis quelques années, notre planète est sans doute en train de traverser la zone la plus dense de ce nuage de poussières cosmiques produit par l’astéroïde Phaéton, tandis que vers 2100, l’essaim ne croisera plus l’orbite terrestre. Les Géminides sont encore plus «fiables» que les Quadrantides, même si leur apparition survient dans des conditions climatiques semblables (le maximum a lieu vers le 14 décembre). Du fait de la plus grande densité et cohésion des météoroïdes et de leur vitesse géocentrique assez basse, les traînées des Géminides ont une durée légèrement supérieure à celle des autres essaims. Elles produisent en outre un plus grand nombre de météores brillants.
Pour les photographes, ce sont bien sûr des paramètres très positifs. D’autant que les météoroïdes les plus brillants se fragmentent souvent en une chaîne d’éclats lumineux qui rendent particulièrement bien en photographie. La plus grande cohésion de cet essaim explique aussi qu’il émette peu d’étoiles filantes dont les traînées persistent longtemps dans le ciel.
Son taux horaire zénithal, qui était d’environ 70 dans les années soixante-dix, n’a cessé d’augmenter depuis : au cours des six dernières années, il a presque toujours été supérieur à 100 et il continuera sans doute à augmenter pendant quelque temps, avant de diminuer. Actuellement, quand le ciel est dégagé, on est donc assuré de pouvoir admirer entre 30 et 50 météores de l’heure. En outre, il n’est pas nécessaire d’attendre l’aube, car le radiant, qui est situé près de l’étoile Castor des Gémeaux, est déjà très haut à 22 heures. Pour trouver les Gémeaux, on prendra comme repère la constellation hivernale d’Orion, dont les étoiles très brillantes sont faciles à localiser : le 14 décembre, à minuit, elle se trouve exacte¬ment au sud, à mi-chemin entre le zénith et l’horizon. Il suffit de prolonger la ligne reliant les deux étoiles les plus brillantes d’Orion, Rigel et Bételgeuse, pour arriver à la constellation des Gémeaux.
À 2 heures du matin, le radiant passe à quelques degrés du zénith, et les conditions d’observation sont optimales. Cet essaim est assez actif pendant les deux jours précédant le maximum et jusqu’au lendemain de celui-ci. Ce maximum, qui survient en général dans la nuit du 13 au 14 décembre, présente un pic très marqué, suivi d’un rapide déclin. Chaque année, on peut donc observer les Géminides les 11, 12, 13 et 14 décembre au minimum. À condition, bien sûr, que la Lune soit invisible.
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