Des prévisions connrmées
Malgré les premières estimations, beaucoup craignaient que les expériences malheureuses des comètes Kohoutek et Austin ne se répètent. Pourtant, la comète Hale-Bopp était intrinsèquement près de 200 fois plus lumineuse que la comète Austin et 7 000 fois plus que la comète Kohoutek. De toutes les grandes comètes de l’histoire, seules les comètes de 1106 et de 1729 étaient plus brillantes; en termes de magnitude absolue, seules les comètes de 1577 et de 1811 pouvaient lui être comparées. De fait, la comète Hale-Bopp ne déçut pas les attentes. Pour les instruments amateurs, le spectacle commença dès le mois de juillet 1996, quand l’astre se mit à développer une très large queue de poussières, qui apparut presque comme un prolongement de la chevelure. La queue, qui, au mois d’août, était longue d’environ un tiers de degré, conserva la même dimension durant les semaines qui suivirent. Cette longueur, qui équivalait à une longueur réelle comprise entre 8 et 10 millions de km, n’était pas négligeable, compte tenu que la comète se trouvait alors à 3,5 U.A. du Soleil. La largeur était étonnante : presque 10 degrés, soit environ 5 millions de km. En outre, des photographies, même prises avec de petits instruments, montraient la présence de nombreux jets sortant du noyau, nouvel indice d’une activité presque paroxystique. La chevelure présentait aussi des dimensions inhabituelles : son diamètre était environ d’un million de km, ce qui correspond presque au diamètre du Soleil !
À partir du mois d’août, la comète Hale-Bopp commença à disparaître : on ne la vit plus qu’au début de la nuit, puis, à partir du mois d’octobre, que le soir. D’août à octobre, la chevelure conserva presque continuellement la magnitude 6. L’explication est assez simple : après s’être légèrement approchée de la comète (2,73 U.A.) au début du mois d’août, la Terre s’en est éloignée le long de son orbite, atteignant la distance de 3,05 IJ.A. à la fin du mois d’octobre.
Ce comportement peut aussi s’expliquer par le fait que, à quelque 3 U.A. du Soleil (à cette période, les distances de la comète au Soleil et à la Terre étaient presque identiques), la chevelure de la comète Hale-Bopp commença à épuiser la réserve de matière volatile à base de méthane, d’ammoniac et d’anhydride carbonique, et à sublimer la glace.
Cependant, à la fin du mois d’octobre, la luminosité de la comète Hale-Bopp va remonter, pour atteindre la magnitude 5. Au début du mois de décembre, elle atteignit la magnitude 4 et apparut pour la première fois à l’œil nu. En effet, bien que l’œil désarmé puisse apercevoir des étoiles de magnitude 6, il n’en va pas de même pour les comètes; celles-ci n’apparaissent pas comme des points, mais s’étirent au contraire dans l’espace : leur luminosité est disséminée sur toute leur longueur, si bien que ces astres apparaissent plus faibles.
Par ailleurs, la comète Hale-Bopp était déjà très basse sur l’horizon, et sa lumière se trouvait donc affaiblie par les couches plus denses de l’atmosphère. La longueur de la queue ne dépassait pas encore un demi-degré au télescope (un degré sur les photographies), en raison de la perspective défavorable (la longueur réelle était de 15 à 20 millions de km).
De la mi-décembre à la mi-janvier, la proximité apparente du Soleil empêcha d’observer la comète. À partir de la mi-janvier, l’astre se mit à apparaître le matin. Il avait alors déjà
atteint la magnitude 3, mais sa queue, dont la longueur apparente était d’un demi-degré à l’œil nu, ne paraissait pas sur le point de s’allonger. Cependant, la comète était encore très
basse : sa hauteur ne dépassait pas une dizaine de degrés.
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