L’apparition de la comète Hale-Bopp
Comme nous l’avons rappelé, l’arrivée de la comète Hale-Bopp, définie comme une « grande comète », fut annoncée bien avant son passage au périhélie, à la différence de ce qui se passa pour la comète Hyakutake. La comète fut découverte par les Américains Alan Haie et Thomas Bopp le 22 juillet 1995. Située bien au- delà de Jupiter, à plus de 6 U.A. de la Terre et à 7 U.A. du Soleil, elle put quand même être observée avec des télescopes amateurs, car elle atteignait la magnitude 10, ce qui laisse penser qu’il s’agissait d’une comète très grande ou étrangement active, ou les deux à la fois.
Ainsi que nous l’avons déjà signalé, il est très difficile de mesurer le diamètre d’un noyau cométaire, puisque ce qui se voit au télescope n’est pas le noyau «nu», mais quelque chose de beaucoup plus grand, la chevelure, composée des poussières et des gaz libérés sous l’action de la chaleur et du vent solaires. En première approximation, le noyau n’est inactif, et donc nu, qu’à de très grandes distances, supérieures à celles de la comète Hale-Bopp, et qui varient de surcroît d’une comète à l’autre, selon la quantité et le type de matière volatile disponible. Par conséquent, il est également impossible d’extrapoler le diamètre d’une comète en comparant son activité à celle d’autres comètes observées à la même distance, puisque chacune réagit de façon particulière à l’action excitatrice du Soleil.
D’après des estimations indirectes, il semble que, pour des noyaux cométaires, les valeurs les plus élevées se situent jusqu’à présent entre 100 et 120 km. Des exemples sont fournis par la comète de 1106, déjà citée, et par la comète Sarabat, apparue en 1729. Cette dernière ne fut pas particulièrement brillante, parce qu’elle ne s’approcha jamais du Soleil mais, tout en restant à 4 U.A. de notre étoile (600 millions de km) et à 3 U.A. de la Terre, elle fut visible à l’œil nu. Sa magnitude absolue (indice de la luminosité intrinsèque, calculée en plaçant l’astre à une distance standard d’une unité astronomique de la terre comme du Soleil) tut estimee à-3, soit une magnitude supérieure à celle de toutes les autres comètes déjà observées, et 1500 fois plus élevée que la magnitude habituelle d’une grande comète.
Sans aucun doute, la comète Hale-Bopp n’avait pas la stature de la comète de 1729. Se trouvant, au moment de sa découverte, à une distance deux fois plus élevée, elle aurait dû atteindre au moins la magnitude 7. Puisqu’elle n’atteignait que la magnitude 10, ses dimensions étaient certainement inférieures. Son diamètre fut estimé par le télescope spatial Hubble à quelque 40 km. En outre, les images prises par Hubble en octobre 1995 démontrèrent que la comète était déjà très active au-delà de l’orbite de Jupiter, beaucoup plus que toutes les autres comètes observées jus¬qu’alors à cette distance.
Malheureusement, on s’aperçut rapidement que la comète devait passer assez loin du Soleil (0,91 U.A.) au passage au périhélie (1er avril 1997) et que la plus petite distance par rapport à la Terre, qui serait atteinte le 23 mars, serait très élevée (1,31 U.A.). S’il n’en avait pas été ainsi, la comète Hale-Bopp aurait pu devenir la comète la plus spectaculaire de tous les temps. Curieusement, la comète Hale-Bopp présentait des caractéristiques qui rappelaient de très près celles de la comète de 1811 : forte luminosité intrinsèque, période orbitale estimée à quelque 2 500 ans, forte inclinaison orbitale, distance au périhélie. Comme nous l’avons déjà rappelé, le périhélie de la comète de 1811 fut légèrement extérieur à l’orbite terrestre, de sorte que la comète, en dépit d’une forte luminosité intrinsèque, ne dépassa jamais la magnitude 0. À cause de la distance, la longueur apparente de sa queue, qui était réellement très longue, ne fut jamais supérieure à 25°. Toutefois, sa forte inclinaison orbitale la maintint toujours bien au-dessus du plan orbital terrestre, ce qui permit à des millions de personnes de l’hémisphère Nord de l’observer. Sans atteindre des dimensions gigantesques, elle resta visible à l’œil nu pendant 260 jours : un record. Comme nous le verrons, la position de la comète Hale-Bopp était moins favorable à l’observation, mais sa luminosité était beaucoup plus forte.
Vidéo : L’apparition de la comète Hale-Bopp
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