Photographier la Lune : le matériel
Sans doute souhaitez-vous prendre des photos de la Lune pour pouvoir montrer les merveilles qu’elle recèle à vos amis, faire partager votre plaisir de l’observation ? Voici quelques recettes éprouvées et sans surprise pour bien débuter.
Le choix de l’instrument
Il faut d’abord utiliser un instrument sur monture équatoriale motorisée, afin de compenser la rotation de la Terre, car les temps de pose utilisés sont souvent compris entre une demi-seconde et quatre secondes. Une vitesse de suivi « lunaire » n’est utile que si la mise en station peut être effectuée précisément. Sur cette monture, vous pouvez placer n’importe quel type d’instrument astronomique : lunette, télescope Newton ou catadioptrique. Prévoyez toutefois un diamètre de 80 mm au moins, afin de disposer d’une quantité suffisante de lumière pour ne pas trop allonger les temps de pose.
Rappelez-vous que les instruments à tube fermé, tels que les lunettes ou les télescopes catadioptriques, génèrent moins de turbulence interne, préjudiciable à la stabilité des images.
L’appareil photographique idéal
Vous devez posséder un appareil photo dit « reflex », qui renvoie dans le viseur où vous regardez l’image captée par l’instrument, grâce à un petit miroir escamotable. Optez pour le format 24 x 36, qui offre le plus vaste éventail de sensibilités pour les pellicules.
Votre reflex doit accepter un déclencheur souple : ce système évite de faire bouger l’appareil et l’instrument quand on appuie sur le déclencheur Ce déclencheur souple sera long de 20 cm au moins et bien flexible. Votre appareil doit aussi comporter la pose « B », c’est-à-dire que son obturateur, réglé sur cette position, reste ouvert aussi longtemps que vous appuyez sur le déclencheur.
Son verre de visée doit être dépoli très finement pour permettre d’effectuer une mise au point très précise. Si le boîtier que vous possédez a un verre de visée avec des lentilles de Fresnel, des microprismes ou un stigmomètre, il sera sans doute difficilement utilisable en astrophotographie.
Quel type de verre de visée est le mieux adapté à la photographie lunaire ? Le mieux, c’est un verre de type « clair avec réticule ». « Clair » signifie sans dépoli ni lentilles de Fresnel. « Avec réticule » indique que le centre du verre de visée est occupé par une simple croix.
Les autres accessoires nécessaires
Il faut maintenant raccorder le boîtier à l’instrument. Vous achèterez un raccord astrophotographique prévu pour votre instrument, de préférence celui qui est proposé par son fabricant, afin d’être sûr de sa bonne adaptation. Choisissez un modèle qui permet d’insérer un oculaire à l’intérieur.
Pour relier votre boîtier au raccord photo, vous devrez acquérir une bague « T » qui regroupe, sur sa face avant, un filetage femelle compatible avec celui du raccord astrophotographique et, sur sa face arrière, une baïonnette mâle compatible avec celle de votre boîtier.
Pour terminer, confectionnez-vous un occulteur manuel, sorte de raquette de ping- pong dont le diamètre sera 50 °/o plus grand que celui de votre instrument.
Les films
Le but recherché est d’obtenir un temps de pose de 1/2 seconde à ل seconde réalisable manuellement, et suffisamment court pour ne pas être trop gêné par ط turbulence atmosphérique. 11 faudra donc utiliser des films sensibles, mais pas trop pour que le grain de la pellicule soit peu visible sur les agrandissements du cliché. Un bon compromis se trouve dans les films noir et blanc pour clichés sur papier des marques Ilford et Kodak, les films pour tirage papier couleur et les film? . our diapositives en couleur des marques Agfa, Kodak et Fuji, d’une sensibilité de 400 ISO.