Les étoiles filantes dévoilées
Le météoroïde qui engendre une étoile filante est donc un fragment de poussière cométaire. Ses dimensions vont de celles d’un grain de sable à celles d’un galet. Un météore type, de magnitude 2, est produit par un corpuscule pesant 0,1 g et mesurant 1 cm de diamètre. La densité de ces corpuscules est donc très faible, généralement d’à peine 0,3 g/cm3, et leur consistance est également médiocre. On a comparé leur structure à celle du liège.
Leur résistance est toutefois très variable selon les essaims. Les Draconides, par exemple, sont très fragiles, car leur éjection de la comète- mère – la comète périodique Giacobini-Zinner – est récente et le processus de fragmentation n’est pas encore terminé. À l’inverse, les Tau- rides Sud, associées à la comète Encke, sont beaucoup plus résistantes. Rappelons que, de toutes les comètes, Encke est celle dont la période est la plus courte (3,3 ans seulement) et, du fait de ses passages répétés à proximité du Soleil, elle a éjecté depuis fort longtemps la plus grande partie de ses poussières.
Les poussières météoriques croisent le trajet de notre planète à une vitesse variant entre 11 et 72 km/s. 11 s’agit là de vitesses géocentriques, c’est-à-dire perçues par l’observateur depuis la Terre, en se référant aux poussières et en considérant que notre planète est immobile, ce qui n’est pas le cas en réalité. En effet, la Terre tourne autour du Soleil à une vitesse de 30 km/s, tandis que les poussières météoriques se déplacent à environ 40 km/s, une vitesse proche de la vitesse de libération du Soleil – nécessaire pour sortir du système solaire – pour une particule de masse quasiment nulle située au niveau de l’orbite terrestre, soit 42 km/s. Or, si le météoroïde s’approche de la Terre par-derrière (ce qui peut arriver quand l’orbite est parcourue dans le même sens, contraire aux aiguilles d’une montre, que l’orbite terrestre), c’est-à-dire du côté opposé au sens de révolution de notre planète autour du Soleil, les deux vitesses se soustraient, de sorte que le corps tombe simplement à la vitesse minimale que possède un objet au moment où il heurte le sol, soit 11,2 km à la seconde, ce qui correspond à la vitesse de libération de la Terre (celle qui est nécessaire pour échapper à son attraction gravitationnelle). En revanche, si la collision entre la Terre et le corps céleste est, pour ainsi dire, frontale (ce qui arrive si l’orbite est rétrograde, c’est-à-dire parcourue dans le sens des aiguilles d’une montre, donc opposé à l’orbite terrestre), les vitesses s’additionnent. Dans tous les autres cas, on obtient des vitesses intermédiaires.