Le télescope est indispensable pour avoir un fort grossissement
Si vous avez l’intention d’observer des cratères sur la Lune, ou les surfaces et les couvertures nuageuses des planètes, vous avez besoin d’un télescope. Le même conseil vaut pour l’observation des étoiles variables de faible éclat, ou celle des galaxies et des magnifiques petits nuages brillants qu’on appelle « nébuleuses planétaires », qui n’ont d’ailleurs rien à voir avec les planètes .
Voici les trois principaux types d’instruments :
- Les réfracteurs, ou lunettes astronomiques, utilisent des lentilles pour collecter et faire converger la lumière . Dans la plupart des cas, vous regardez tout droit à travers un réfracteur.
- Les réflecteurs, ou télescopes, utilisent des miroirs pour collecter et faire converger la lumière. Il existe plusieurs types de réflecteurs. Dans un réflecteur de type Newton, vous regardez à travers un oculaire à angle droit du tube du télescope. Dans un télescope de type Cassegrain, vous regardez à travers un oculaire au fond du tube du télescope.
- Les télescopes de type Schmidt-Cassegrain et Maksutou- Cassegrain utilisent à la fois des miroirs et des lentilles. Ils ont tendance à être plus coûteux que des réflecteurs ou réfracteurs comparables.
On peut utiliser des oculaires interchangeables sur quasiment n’importe quel télescope, tout comme n’importe quel microscope ou appareil photo peut être muni d’objectifs intercha geables. Certaines sociétés ne fabriquent pas de télescopes du tout, mais se spécialisent à la place dans la fabrication d’oculaires utilisables sur de nombreux télescopes différents
Les débutants achètent d’habitude les oculaires qui offrent le plus fort grossissement possible, ce qui est un excellent moyen de gaspiller de l’argent. Je recommande des oculaires de grossissement faible à moyen. Avec un petit télescope, la qualité d’observation est d’habitude la meilleure avec des oculaires de 25 x ou de 50 x, et pas de 200 x et plus (le « x » signifi « fois », donc 25 x signifie que vous obtenez une image 25 fois plus grande qu’à l’œil nu).
Si vous voyez un télescope dont la pub vante son « fort grossissement », il peut s’agir d’une pub qui essaie de faire acheter un matériel de qualité médiocre à des naïfs. Et si un vendeur insiste sur le fort grossissement d’un télescope, changez de magasin.
Ce qui limite l’observation de détails fins dans un petit télescope, ce n’est pas la puissance de l’oculaire, mais les turbulences de l’atmosphère, ou même le tremblement du télescope dans la brise. En conséquence, on peut rarement utiliser des oculaires très puissants. De plus, en supposant que tous les autres facteurs restent constants, plus le grossissement est fort, plus le champ de vue est étroit. Souvent, si vous placez un oculaire à fort grossissement sur un télescope, vous aurez des difficultés à pointer l’instrument correctement et à suivre une cible de faible éclat, ou même une cible brillante.
Les télescopes sont généralement montés de l’une des deux manières suivantes :
- Avec une monture altazimutale, vous pouvez faire pivoter le télescope vers le haut et vers le bas et d’un côté à l’autre, c’est-à-dire en azimut (dans le plan horizontal) et en hauteur (dans le plan vertical). Vous devez ajuster les deux axes pour compenser le mouvement du ciel au fur et à mesure que la Terre tourne. La monture Dobson est une version bon marché de la monture altazimutale utilisée pour les grands réflecteurs d’amateurs.
- Avec une monture équatoriale, plus coûteuse, un des deux axes du télescope est orienté parallèlement à l’axe de rotation de la Terre, et pointe vers le pôle Nord céleste (ou vers le pôle Sud céleste pour les observateurs situés dans l’hémisphère Sud). Une fois que vous avez repéré un objet, il suffit de faire pivoter le télescope autour de cet axe, appelé axe polaire, pour le conserver dans le champ de vue. Veillez toujours à bien aligner l’axe polaire à chaque séance d’observation.
Une monture altazimutale est habituellement plus stable, mais une monture équatoriale permet de suivre plus facilement le mouvement des étoiles.
Souvenez-vous qu’au télescope, vous observez habituellement les objets à l’envers, ce qui n’est pas le cas avec les jumelles. Bien sûr, cela ne fait pas vraiment de différence dans l’observation que vous effectuez, mais vous devez savoir que le haut et le bas sont inversés lorsque vous regardez à travers un télescope. Observé à travers un télescope à monture équatoriale, un champ d’étoiles conserve la même orientation quand il se lève et quand il se couche. Mais avec un télescope à monture altazimutale, le champ tourne pendant la nuit, et donc les étoiles qui commencent en haut terminent sur le côté.
Comment se procurer un bon télescope à un prix abordable
Acheter un télescope bon marché, de fabrication de masse et qu’on appelle souvent un « télescope de supermarché », cela revient d’habitude à jeter de l’argent par les fenêtres. Et il coûtera quand même plusieurs centaines d’euros.
Un bon télescope ou une bonne lunette, neufs, pourront coûter plusieurs milliers d’euros. Mais il existe des alternatives :
- Des télescopes d’occasion sont souvent en vente dans les petites annonces des magazines d’astronomie ou des clubs d’astronomie locaux. Si vous pouvez inspecter et essayer un télescope d’occasion, et si vous trouvez votre bonheur, achetez-le ! Un télescope bien entretenu peut durer des décennies.
- Les amateurs peuvent souvent utiliser les télescopes des clubs d’astronomie, des planétariums et des observatoires ouverts au public.
La technologie des télescopes d’amateur progresse à toute vitesse, et ce dont rêvait l’astronome hier représente peut-être un équipement obsolète aujourd’hui. La qualité et les possibilités montent en même temps que les prix baissent.
De manière générale, un bon réfracteur procure de meilleures images qu’un bon réflecteur de même ouverture ou taille. L’ouverture ou la taille du télescope se rapporte au diamètre de la lentille principale ou du miroir primaire, ou, dans les télescopes plus élaborés, à la partie du système d’optique qui n’est pas obstruée. Une bonne lunette astronomique (réfracteur) coûte bien plus cher qu’un bon télescope (réflecteur).
Un choix de compromis
Les télescopes de type Maksutov-Cassegrain et Schmidt- Cassegrain constituent de bons compromis entre le bas prix d’un réflecteur et les performances élevées d’un réfracteur. Ce sont les télescopes préférés de nombreux astronomes.
Le modèle de base de télescope Meade ETX-90/EC coûte environ 750 euros, mais je recommande en plus la raquette en option Autostar, qui coûte 190 euros. Vous aurez probablement aussi besoin du trépied d’observation terrestre. Cet instrument est si efficace que certains puristes le condamnent, parce qu’il fonctionne pratiquement tout seul. 11 s’orientera automatiquement sur n’importe lequel des milliers d’objets célestes dont l’ascension droite et la déclinaison sont enregistrées dans la mémoire de son petit ordinateur (voir le chapitre 11 si vous avez besoin de plus d’informations sur l’ascension droite et la déclinaison). L’Autostar peut même trouver des objets en mouvement, comme les planètes, en utilisant sa base de données.
Vous n’aurez certainement pas besoin de dépenser autant d’argent avant d’avoir vu ce télescope en action, à une soirée d’observation d’un club d’astronomie, par exemple. Mais son prix n’est pas plus élevé que celui d’un bon appareil photo avec un objectif supplémentaire ou deux. Il est aussi possible de trouver de plus grands télescopes pour moins d’argent. Pour cela, étudiez les petites annonces des numéros actuels des magazines d’astronomie. Vous devrez toutefois prévoir beaucoup plus d’efforts pour apprendre à les utiliser efficacement.
Certains télescopes de marque ne sont commercialisés que par l’intermédiaire de revendeurs autorisés. Ces revendeurs possèdent généralement des connaissances d’expert dans le domaine des télescopes, et l’on peut souvent prendre leur conseil et n’y ajouter qu’une pincée de sel, surtout lorsqu’ils vendent plusieurs marques concurrentes.