Le nuage de Oort
Les comètes sont donc les planétésimales glacées qui donnèrent naissance, comme nous l’avons vu, aux planètes Uranus et Neptune, et sans doute aussi à Pluton et à Charon. L’analyse de la composition interne d’Uranus et de Neptune, à partir des données fournies par Voyager 2, fournit une confirmation surprenante de ce résultat : d’après W. B. Hubbard, de l’université de l’Arizona, les deux planètes ne sont pas composées, comme Jupiter et Saturne, de trois couches (noyau rocheux, manteau liquide, atmosphère épaisse), mais d’un grumeau indifférencié de milliards de comètes.
Après la formation d’Uranus et de Neptune, les planétésimales restées en circulation, dont les orbites étaient plus ou moins circulaires, se répartirent à l’intérieur de la ceinture d’Edgeworth-Kuiper, mais influencées par les perturbations à long terme des embryons en formation d’Uranus et de Neptune, elles augmentèrent ensuite l’excentricité et les dimensions de leur orbite. À ce moment, elles commencèrent aussi à subir l’influence gravitationnelle produite par la matière (étoiles, gaz et poussières) distribuée le long du plan de notre galaxie. Ces perturbations repoussèrent encore plus loin les comètes, jusqu’à des distances moyennes de 1500 milliards de km du Soleil, dans la région intérieure du «nuage de Oort», une énorme coquille qui contient des milliers de milliards de comètes et dont l’existence fut entrevue pour la première fois en 1950 par l’astronome néerlandais Jan Hendrik Oort. De là, les incessantes perturbations galactiques repoussèrent de nombreuses comètes à des distances de 7000 à 20000 milliards de km du Soleil, c’est-à-dire dans la partie extérieure du nuage de Oort, qui présente, selon des estimations récentes, la forme d’un énorme sphéroïde centré sur le Soleil de 30 000 sur 24 000 milliards de km (3,2 sur 2,5 milliards d’années-lumière). La partie extérieure du nuage de Oort contiendrait de 100 à 1 000 milliards de comètes, et la partie intérieure de 500 à 1 000 milliards.
Une fois repoussées à l’intérieur du nuage, les comètes ne subissent plus l’influence gravitationnelle des planètes, mais puisqu’elles se trouvent plus ou moins à mi-chemin entre notre étoile et des étoiles plus rapprochées, elles sont soumises à l’influence gravitationnelle de ces dernières. Tournant autour du centre de la Galaxie, le Soleil se rapproche en effet tous les 100000 ans environ de quelques dixièmes d’année-lumière d’une de ces étoiles. Ces événements, ainsi que les perturbations galactiques et celles provoquées par la rencontre de nuages moléculaires gigantesques, peuvent arracher les comètes à l’attraction solaire ou les précipiter sur notre étoile.
Vidéo : Le nuage de Oort
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Le nuage de Oort
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