La naissance des monde : + 1 à 5 minutes : formation des premiers éléments chimiques
Les neutrons sont des particules instables. Ils se désintègrent au bout d’un quart d’heure. Mais il ne s’est encore passé que 100 secondes depuis le début, c’est-à-dire moins de 2 minutes, depuis le début du processus. La température arrive maintenant au milliard de degrés. Les protons et les neutrons ont alors la possibilité de s’associer pour donner le premier noyau atomique plus lourd que l’hydrogène : le deutérium. Une fois inclus dans un noyau atomique, les neutrons ne se désintègrent plus et tout le processus peut continuer.
Une grande partie des noyaux de deutérium formés capturent ensuite un autre proton, pour donner une sorte d’hélium peu répandue actuellement, puis interagissent à nouveau pour devenir l’hélium le plus stable et le plus courant. Plus du tiers des atomes d’hélium existant maintenant sur Terre proviennent de cette époque particulière de l’Univers primordial. Ainsi, lorsqu’un enfant reçoit en cadeau un ballon gonflé à l’hélium, il reçoit par la même occasion un petit bébé du Big Bang.
Le milieu est encore assez chaud pour que quelques noyaux d’hélium réussissent encore à fusionner avec d’autres protons et d’autres neutrons. Le seul noyau stable plus lourd que l’hélium qui puisse ainsi se former est le lithium, élément bien connu et très utilisé à notre époque. C’est ce même lithium que l’on retrouve dans les piles de nos ordinateurs ou de nos téléphones portables. C’est également lui qui permet de soigner certaines maladies d’ordre psychiatrique. Ainsi pouvons-nous encore affirmer que, lorsqu’un malade maniaco-dépressif reçoit des sels de lithium pour traiter sa maladie, son médicament provient directement du Big Bang.
Tout ceci se passe en à peine cinq minutes. Lorsque la température n’est plus que de 700 millions de degrés, tout se fige. L’Univers comprend alors essentiellement des noyaux d’hydrogène (les protons), quelques noyaux d’hélium (moins d’un pour cent par rapport à l’hydrogène), du deutérium (un pour dix mille environ) et du lithium (moins d’un noyau de lithium pour un milliard de protons).
Les astrophysiciens et les physiciens nucléaires ont longtemps travaillé ensemble pour calculer très précisément la quantité de chacun de ces éléments formés dans l’Univers primordial et la comparer aux observations. Il est en effet possible, par l’analyse du rayonnement des objets célestes, de mesurer précisément ces valeurs. Les quantités de chacun de ces éléments, déduites de l’observation, correspondent précisément aux valeurs calculées.
Ce résultat, qui représente l’un des grands succès de la théorie du Big Bang, apporte une information complémentaire importante. Il permet en effet de fixer la valeur de la densité de matière dans l’Univers, qui intervient dans les calculs de la formation des éléments.
Vidéo : La naissance des monde : + 1 à 5 minutes : formation des premiers éléments chimiques
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La naissance des monde : + 1 à 5 minutes : formation des premiers éléments chimiques
https://www.youtube.com/embed/hEX9UN5KoNE