L’observation des étoiles filantes
Dans ce chapitre, nous fournirons au lecteur quelques indications pratiques pour observer les principales pluies d’étoiles filantes qui surviennent au cours de l’année. Nous tenterons également, avec une bonne marge d’incertitude, de prévoir les dates des deux tempêtes lumières des centres habités et de toute source lumineuse. L’idéal serait de s’installer le plus loin possible des lumières parasites et à au moins 1000 m d’altitude.
Pour déterminer de façon plus précise la clarté du ciel, on évalue ce que l’on appelle sa magnitude limite – c’est-à-dire la luminosité de l’étoile de plus faible éclat que l’on parvient à voir – en se référant à la magnitude des étoiles de la Petite Ourse, une constellation visible en toute saison, assez haute au-dessus de l’horizon. Dans de parfaites conditions de visibilité (comme en haute montagne), l’œil humain discerne des étoiles de magnitude 6,5. Rappelons que le passage d’une magnitude à la suivante correspond à un abaissement de luminosité d’un facteur de 2,5 : dans un ciel ayant une magnitude de 5,5 (un ciel dégagé de campagne), on ne verra que 40 % des étoiles filantes visibles dans un ciel parfait; si la magnitude limite est de 4,5 (comme dans les banlieues urbaines), nous n’en verrons que 16 %, et ainsi de suite.
La tenue vestimentaire a son importance aussi : les essaims ne sont pas tous visibles en été ! Si l’observation a lieu en hiver, il convient de s’habiller très chaudement, avec deux ou trois lai¬nages, un anorak en duvet d’oie, un collant, un pantalon fourré, deux paires de chaussettes, des après-skis, des gants, un bonnet ou, mieux, une cagoule. On prévoira éventuellement des boissons chaudes pendant la séance d’observation. Il y a lieu également de bien se couvrir pendant les demi-saisons, et même en été, surtout si les observations ont lieu à la montagne, en raison surtout de l’humidité. Mieux vaut être trop habillé (quitte à enlever une épaisseur s’il fait trop chaud) que pas assez.
La position allongée est la plus confortable pour observer les étoiles filantes. Une chaise longue inclinable sera donc idéale. En effet, les radiants des différents essaims sont situés à des hauteurs diverses au-dessus de l’horizon, et chaque radiant se déplace dans le ciel au cours d’une nuit d’observation. À défaut de chaise longue, on s’allongera par terre, sur un sac de couchage ou une couverture que l’on isolera de l’humidité du sol avec une toile de Nylon s’ils ne sont pas imperméables. Il est en revanche déconseillé d’observer les météores debout ou assis, car ces positions sont très inconfortables et provoquent des torticolis.
Les étoiles filantes, qu’elles soient périodiques ou sporadiques, se voient mieux après minuit. En effet, dans la plupart des grands essaims en période de maximum, le radiant se trouve haut dans le ciel précisément pendant la deuxième partie de la nuit. En ce qui concerne les météores sporadiques, il faut tenir compte de la combinaison des mouvements de révolution et de rotation de la Terre : dans la soirée, les météoroïdes heurtent la Terre par-derrière; à l’inverse, après minuit, la Terre heurte de plein fouet les particules météoriques sillonnant l’espace, un peu comme une voiture qui, roulant sous la pluie, reçoit beaucoup plus d’eau sur le par-brise que sur la vitre arrière. Les météores sporadiques sont donc moins fréquents le soir, mais également moins brillants du fait qu’ils tombent sur la Terre à une vitesse géocentrique inférieure.
Lorsque l’on observe une pluie d’étoiles filantes, il ne faut pas s’étonner si elles ne semblent pas émaner du fameux point appelé radiant. En effet, il s’agit d’un point lié à un effet de perspective, dont les traces semblent diverger seulement si on les prolonge vers l’arrière. En fait, comme nous l’avons vu plus haut, les particules météoriques ne s’embrasent dans le ciel qu’à partir d’une certaine altitude, de sorte que la première partie de leur trajectoire effective, souvent beaucoup plus longue que la trajectoire apparente, est totalement invisible. C’est pourquoi il est parfois difficile de comprendre si tel ou tel météore appartient ou non à l’essaim observé. Pour résoudre ce problème, la plupart des astronomes amateurs reportent avec soin toutes les traces météoriques qu’ils observent sur une carte du ciel.
Vidéo : L’observation des étoiles filantes
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