Jupiters chauds
Toutes ces méthodes ont leurs défauts, dont le principal est leur incomplétude. Mais elles sont aussi très performantes. Dès que l’existence d’une planète près d’une étoile est confirmée, il est possible de calculer son temps de révolution, sa masse, sa distance à l’étoile, et parfois son rayon, à condition de bien connaître les caractéristiques de l’étoile elle-même. De plus, grâce aux connaissances accumulées depuis de nombreuses années sur les planètes de notre système solaire, et grâce aux calculs, on peut savoir si les planètes découvertes sont gazeuses, solides, ou encore glacées.
La plupart des exoplanètes observées sont des «Jupiters chauds», c’est-à-dire de grosses planètes gazeuses situées très près de leur étoile. Ce résultat est évidemment lié aux biais observationnels dont j’ai parlé plus haut : les grosses planètes proches des étoiles sont les plus faciles à détecter avec les moyens dont nous disposons actuellement. Il existe sans aucun doute de nombreux systèmes planétaires qui ne possèdent pas cette caractéristique, et qui, pour cette raison même, sont impossibles à mettre en évidence.
Mais la stupeur a été grande après ces premières découvertes, car toutes les théories montrent qu’il n’est pas possible que des planètes géantes se forment près de leur étoile. , les scientifiques comprennent très bien pourquoi, dans le système solaire, les planètes géantes se trouvent parmi les plus lointaines, alors que les planètes près du Soleil sont petites et solides. Puisque tout s’explique si bien pour le Soleil et son cortège de planètes, comment est-il possible qu’il en soit autrement ailleurs ?