Espace: La navette est morte, vive les capsules
La fin des vols des navettes spéciales américaines et les problèmes des Soyouz gênent les agences spatiales pour la poursuite des vols vers la station spatiale internationale (ISS). Parmi les successeurs potentiels, trois projets américains, deux capsules et une navette, sont de loin les plus avancés.
Le 21 Juillet 2011 a signé la fin d’une aventure, celle de la navette américaine Space Shuttle. Depuis 1981, elle transportait astronautes et ravitaillement à destination des stations spatiales. Les limites de Soyouz, qui a pris le relais de transport vers ISS, sont vite apparues. La capsule devait assurer une période de transition en attendant le retour des américains dans l’espace, mais une suite de problèmes liés au lanceur du même nom a définitivement convaincu la Nasa de développer son propre vecteur. L’agence américaine peut se le permettre, les trois projets de convoyeurs les plus avancés sont tous américains. Ils représentent aujourd’hui les seuls potentiels à la succession de Shuttle.
Les Etats-Unis partent en pole position
Deux capsules et une navette, conçues par des entreprises privées dans le cadre de l’agrément Cots (Commercial Orbital Transportation Services), font donc la course. Ce dernier vise à sous-traiter les opérations de ravitaillement et de transfert des astronautes sur ISS à des sociétés privées, sous la conduite de la Nasa.
Les capsules américaines seront toutefois employées en priorité pour ISS. Elles présentent de sérieux avantages en termes de coût de fabrication mais aussi d’exploitation, car la capsule est conçue pour être entièrement réutilisable à moindres frais, par rapport aux précédentes navettes. Mais aussi par rapport à Soyouz, qui ne sert que pour un vol. la clé de cette capacité de réutilisation des capsules se situe principalement au niveau du bouclier thermique.
La délicate entrée atmosphérique
A la différence des précédents matériaux ablatifs employés sur les capsules d’ancienne génération, ou encore des tuiles thermiques couvrant les navettes, la nouvelle capsule est revêtue d’un matériau très proche du pica-X, acronyme de Phenolic Impregnated Carbon Ablator. Il est constitué de fibres de carbone imprégnées de résine phénolique via un procédé développé par le centre de recherche de la Nasa d’Ames. Le bouclier de Pica-X peut être utilisé des centaines de fois car il a été conçu pour supporter une chaleur de 1200W par centimètre carré et présente une très faible conductivité thermique.