Chassez la Grande Comète
Il n’est pas difficile de trouver une comète, mais vous pourriez bien mettre des années à trouver votre première comète. Le célèbre chasseur de comète David Levy a systématiquement balayé le ciel pendant neuf ans avant de trouver sa première comète. Depuis, il en a découvert vingt de plus.
Les télescopes qui conviennent le mieux à la recherche de comètes ont une grande ouverture (comme l’ouverture d’un objectif d’appareil photo), avec des chiffres bas : f/5.6 ou mieux encore, f/4. Et vous devez utiliser un oculaire de faible puissance, comme 20 x ou 30 x. L’idée générale de la grande ouver ture et du faible grossissement, c’est de visualiser une zone du ciel aussi grande que possible avec votre télescope. Car les comètes brillantes que vous découvrirez peut-être sont rares. II existe deux manières de rechercher des comètes inconnues : au petit bonheur, ou en suivant une méthode systématique.
Comment découvrir des comètes en se la coulant douce
La manière facile de rechercher des comètes consiste à ne pas faire d’efforts du tout. Soyez simplement à l’affût des taches floues lorsque vous admirez les étoiles ou d’autres objets à travers vos jumelles ou votre télescope dans le ciel nocturne Balayez le ciel à la recherche d’un point flou (contrairement aux étoiles, qui sont des points lumineux nets si vos jumelle• sont correctement mises au point). Puis vérifiez dans votre atlas stellaire si quelque chose est censé avoir l’air flou à cet endroit, comme une nébuleuse ou une galaxie. Le plus important, c’est d’attendre quelques heures. Si le Soleil se lève ou si des nuages viennent cacher la vue, reprenez votn observation la nuit suivante. Si l’objet est une comète, il aura un peu bougé. Et s¡ elle est suffisamment brillante, la comète aura une queue, ce qui la trahira à coup sur.
Comment découvrir des comètes avec une méthode systématique
La manière systématique de rechercher les comètes est fondée sur le précepte suivant : on trouve le plus facilement les comètes lorsque leur éclat est maximum c’est-à-dire lors qu’elles sont aussi proches du Soleil que possible, et on les observe le mieux là où le ciel est sombre, c’est-à-dire dans des régions aussi lointaines du Soleil que possible. (Bien que le Soleil se soit couché, le ciel à l’Ouest reste plus brillant que le reste du ciel pendant une durée considérable ; avant l’aube, le ciel à l’Est est plus brillant que le reste du ciel, et ce phénomène commence bien avant le lever du Soleil.)
Pour trouver un compromis entre « aussi loin et aussi près du Soleil que possible », cherchez les comètes à l’Est, avant l’aube, dans la partie du ciel comprise entre au moins 40 degrés du Soleil (qui se trouve au-dessous de l’horizon) et au maximum 90 degrés du Soleil. Souvenez-vous que le tour d’horizon fait 360 degrés, parce que l’horizon est un cercle. 90 degrés représentent donc un quart de tour de ciel.
Un logiciel de planétarium vous sera utile pour repérer les régions des constellations qui correspondent à ces critères pour n’importe quelle nuit de l’année. Et, bien sûr, vous pou- vez rechercher des comètes à I’©uest au crépuscule en sui- vant les deux mêmes règles. Selon mon expérience, les premières rares « comètes » que vous découvrirez seront les tra?nées laissées dans le ciel par les avions à réaction qui reflètent les rayons du Soleil à leur haute altitude, malgré le fait que le Soleil soit déjà couché à l’emplacement où vous vous trouvez.
Commencez par un coin de la zone du ciel que vous prévoyez de scruter, et balayez lentement le télescope à travers la zone Puis déplacez le télescope légèrement vers le haut ou vers le bas et balayez la bande suivante de ciel dans votre zone de recherche. Vous pouvez effectuer chaque balayage de gauche à droite ou vous pouvez balayer en faisant des allers-retours.
Il sera bien plus facile d’impressionner vos amis en leur par lant de votre projet de recherche de comète que de véritable ment en découvrir une. Cela gonflera votre ego. Une fois que vous aurez découvert une comète, suivez les instructions du Bureau central des télégrammes astronomiques de !’Union astronomique internationale (qui n’utilise plus de télégrammes), et faites-en le témoignage par mél.
Les fausses alertes n’y sont guère appréciées. En conséquence, essayez de faire en sorte qu’un ami observateur du ciel expérimenté vérifie votre découverte avant que vous ne l’annonciez. Si la découverte est bien celle d’une véritable comète, vous serez peut-être, en tant que découvreur amatein d’une comète, éligible pour une récompense en espèces du fonds Edgar Wilson Award.
Même si, comme la plupart des astronomes amateurs, vous ne découvrez jamais de comète, vous pourrez quand même adml rer les comètes que les autres découvrent !