La planète , l'univers : Le mythe de la muraille
On dit souvent que la Muraille de Chine est le seul monument construit par l’homme visible depuis l’ espace. Mais si cette muraille est très longue, elle est aussi très étroite ; si on la voit depuis l’ espace, on devrait aussi voir des monuments comme la pyramide de Chéops, qui est plus large que la Grande Muraille de Chiite. Ou la capacité de l’œil à discerner un objet dépend-elle d’une seule des dimensions de l’objet ?
Il n’est pas vrai que l’on voit la Muraille de Chine depuis l’espace. Il s’agit d’une rumeur urbaine, aussi célèbre que celle du suicide eu masse des lemmings ou des crocodiles dans les égouts.
Un individu doté d’une vision parfaite peut distinguer à l’œil nu un détail d’une minute d’arc. La Grande Muraille faisant à peu près 6 mètres de largeur, elle ne doit plus être visible au-delà de 20 kilomètres d’altitude, soit à peu près deux fois la hauteur de l’Everest. Si l’on prend en compte son ombre, on atteindra peut-être 60 kilomètres, ce qui est beaucoup trop bas pour un satellite.
D’autres productions humaines, en revanche, sont visibles depuis l’espace. Les villes, très éclairées, sont facilement visibles la nuit, et les polders hollandais semblent être les plus grandes structures visibles de jour.
L’œil humain saisit plus facilement les objets longs que les courts: la Grande Muraille de Chine est un bon candidat pour être visible depuis la Lune. Mais ce mur est très dégradé. L’astronome et photographe H. J. P. Arnold, qui s’est intéressé à la question, conclut qu’il est physiquement impossible de voir la Grande Muraille depuis la Lune.
Des photos prises par des sondes spatiales montrent que la direction de la muraille est parfois indiquée par des vents de sable qu’elle dévie, mais que la muraille elle-même est invisible. Fin d’une légende.