LE RADAR IMAGEUR: UNE VISION DES CHOSES «EN DISTANCE»
Les instruments radar voient naturellement « flou »
Malgré sa grande antenne, un radar spatial est incapable de distinguer des objets de moins de kilomètres. En effet, pour tout système d’observation, les phénomènes de diffraction lin la résolution : le rapport de la distance d’observation (1 000 kilomètres) à la taille du plu. objet observable est égal au rapport de l’ouverture de l’instrument à la longueur d’onde utilisée l’observation. Pour un radar spatial, ce rapport est de 200 (nous prenons l’exemple d’une antenne mètres de long et d’une longueur d’onde de cinq centimètres). A titre indicatif, pour le télescope Hubble, ce rapport est de cinq millions (télescope de 2,5 mètres de diamètre, longueur d’onde typique de la lumière visible de 0,5 micromètre, ou millième de millimètre). Encore l’antenne du radar n’ai elle dix mètres que dans une direction ; dans l’autre direction, celle où l’antenne est haute de un seulement (l’antenne est assimilable à un rectangle de dix mètres de long sur un mètre de hauteur) ,la résolution est encore plus médiocre.
Dans cette dernière direction, l’astuce consiste à tirer parti du caractère actif de l’instrument, qui tionne en émettant des impulsions radar brèves. Les objets seront alors classés par le temps que me écho à revenir vers le radar, temps d’autant plus long que l’objet est plus éloigné. Cette disposition site, que l’antenne du radar regarde sur le côté pour éviter de voir plusieurs objets à la même donc de les confondre. Dans la direction où l’antenne mesure dix mètres, on a recourt à un traite mathématique des données, au sol,pour recouvrer une résolution correcte. C’est le traitement dit * verture synthétique», qui améliore la résolution (voir page 24). Le classement des échos «en distan cependant quelques effets pervers qui sont schématisés sur le dessin ci-dessous. Selon l’orientarior terrain, une pente de montagne est «écrasée» par la perspective en distance ou bien «allongée» par raj. à la situation sur terrain plat. Un paysage montagneux comme celui de l’île de Taïwan (grande figure ci-contre) montre les «montagnes bancales» caractéristiques de cette dissymétrie de point de vue montagnes nous semblent pencher vers la gauche, c’est-à-dire vers le radar).
Le caractère «tout temps» de l’imagerie radar est illustré (figure en médaillon page ci-contre) par image de la Camargue partiellement couverte de nuages, prise par SPOT. L’image radar qui lui a superposée, acquise par un radar aéroporté, est insensible aux nuages, mais son aspect illustre au» physique très différente de l’imagerie radar, dont nos yeux ne sont pas familiers.
Dans certains cas extrêmes de pentes fortes, il se peut que le sommet d’une montagne soit plus proche du radar que sa base. Au lieu de voir successivement les points A, B et C, comme on s’y attend sur une carte, on verra B d’abord, puis A et C (cas en pointillé)’. Toutes ces difficultés ne découragent pas les utilisateurs du radar, car le grand avantage de ce dernier, outre les applications qui en sont présentées dans cet ouvrage, est son caractère «tout temps». Les ondes radar utilisées pour l’imagerie ne sont pas arrêtées par les nuages, les brumes ou les aérosols. Elles les traversent sans atténuation notable. De plus, l’instrument radar émet sa propre «lumière radio». Il n’a pas besoin du Soleil (sauf pour recharger ses batteries de temps en temps, car l’instrument a besoin d’énergie!). L’image radar est donc la même avec ou sans nuages, de jour ou de nuit.