La quête des exoTerres
Demain, la découverte d’une autre Terre?
Nous avons parlé d’exoTerres… mais existent-elles? Pour l’instant, elles font partie des spéculations des astronomes qui, après avoir découvert plus de 160 exoplanètes géantes, pensent – à juste titre – que des exoplanètes plus petites devraient aussi exister, à l’instar des planètes telluriques du système solaire.
Les moyens d’observation actuels ne nous permettent pas de détecter de tels objets. La méthode de vélocimétrie, à qui l’on doit la totalité des détections des exoplanètes actuelles, fixe la limite de détection à une quinzaine de masses terrestres. Cette limite correspond aux masses d’Uranus et de Neptune : nous sommes encore dans le domaine des planètes géantes. Rappelons qu’une planète est dite «géante» si la masse de son noyau atteint 10 à 15 masses terrestres, ce qui lui permet de capter par gravité le gaz protosolaire environnant. En deçà de cette limite, la planète reste constituée essentiellement de son noyau solide ; l’atmosphère qui l’entoure ne représente qu’une très faible fraction de sa masse totale. Le rayon maximum d’une planète tellurique est d’environ 2 à 3 fois celui de la Terre, selon que son noyau est constitué de roche ou de glace.
Comment détecter les exoTerres ? Puisque leur masse est insuffisante pour les rendre détectables par vélocimétrie, il faut faire appel à la méthode des transits. Vu de l’extérieur du système solaire, le passage de Jupiter devant le Soleil se traduit par une baisse du flux solaire de l’ordre du pourcent. Dans le cas de la Terre, la baisse du flux solaire est de 0,01%. Dans le cas d’un système planétaire extérieur au nôtre, il est possible de mesurer le flux d’une étoile avec une précision du pourcent; nous pouvons donc détecter les passages des exoplanètes géantes devant leur étoile. En revanche, il n’est pas possible de mesurer des fluctuations cent fois plus faibles du flux stellaire: les exoTerres ne sont donc pas détectables depuis la Terre.
Pour obtenir des mesures de flux stellaires avec la stabilité requise, il faut aller dans l’espace. C’est l’objectif de la mission spatiale française COROT, réalisée par le CNES, dont le lancement est prévu en 2006. Le satellite, placé en orbite terrestre, emportera à son bord un ensemble de caméras CDD ultrasensibles qui scruteront plusieurs champs d’étoiles pendant plusieurs mois. L’observation continue de milliers d’étoiles pourrait permettre, espèrent les astronomes, la première découverte de plusieurs exoplanètes de type terrestre.
Vidéo : La quête des exoTerres
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