Planètes extrasolaires : les premiers indices
1992 et 1995 : les premières planètes extrasolaires
5 octobre 1995 : les astronomes suisses Michel Mayor et Didier Queloz annoncent la découverte d’une planète extrasolaire en orbite autour d’une étoile de type solaire, 51 Peg. Encore
une fausse alerte? Car depuis le milieu du XXe siècle, les planètes autour d’autres étoiles,
c’est le serpent de mer : de temps en temps une équipe d’astronomes annonce en avoir découvert une Las, quand d’autres équipes essaient de reproduire les mesures, il y a toujours quelque
chose qui cloche et la fameuse planète s’envole en fumée…
Malgré démentis et controverses, quelques équipes d’observateurs s’acharnent plus que jamais. Ils en sont sûrs : les techniques d’observation sont au point et en principe, elles permettent de discerner la présence de grosses planètes dans le genre de Jupiter. Ces techniques n’essaient pas de «voir» la planète, loin de là: détecter un astre très faible, comme une exoplanète, qui doit par définition se trouver juste à côté d’une étoile qui est des milliards de fois plus brillante, est vraiment impossible. On dit parfois que c’est aussi difficile que de discerner une bougie posée à côté d’un phare. La comparaison est exacte, mais il faut préciser que c’est depuis un point d’observation situé à des centaines de kilomètres que l’on tenterait cet exploit! Les programmes de recherche sont donc fondés sur l’observation des infimes perturbations induites par la présence d’une planète dans le mouvement d’une étoile : variations dans la position de l’étoile par rapport aux autres étoiles, ou modifications de sa vitesse de déplacement dans la galaxie. Ces perturbations sont régulières, avec une période qui est celle de la révolution de la planète autour de son étoile.
C’est ainsi qu’à cause de la présence de Jupiter, la vitesse de déplacement du Soleil dans notre galaxie varie de 13 m/s avec une période de 12 ans, une variation qui est détectable avec les spectromètres les plus performants de ce milieu des années 1990.
De plus, à défaut d’avoir détecté des planètes autour d’étoiles ordinaires, les astronomes en ont détecté deux autour d’une étoile en fin de vie, un pulsar. Un pulsar est une étoile qui émet des impulsions radio à intervalles très réguliers. Il s’agit en fait d’une étoile à neutrons, résidu de l’explosion d’une étoile beaucoup plus massive que le Soleil: une supernova. En 1992, les chercheurs ont détecté deux planètes un peu plus grosses que la Terre en orbite autour du pulsar PSR 1257+12. Or l’explosion d’une supernova est un événement d’une violence inimaginable au cours duquel des torrents d’énergie sont déversés dans l’espace. Une onde de choc traverse tout le système planétaire à des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres par seconde. On ne voit vraiment pas comment des planètes peuvent survivre à pareil ouragan. Pourtant, les données sont irréfutables: le pulsar PSR 1257+12 a bien un cortège de deux planètes, peut-être même trois (la présence de cette dernière planète a été confirmée plus tard). Une découverte pour le moins inattendue qui a amené les chercheurs les plus optimistes à assurer que si l’on peut former des planètes dans cet environnement peu hospitalier, cela doit être encore plus facile pour une étoile ordinaire !
Telle est donc la situation en 1995: deux planètes autour d’un pulsar, les neuf planètes du système solaire, et quelques équipes qui s’obstinent à traquer les compagnons planétaires. Bien peu auraient parié sur une telle explosion de découvertes dans les années suivantes. Ce qui montre qu’il n’est pas si facile de «programmer» les découvertes scientifiques…
Vidéo : Planètes extrasolaires : les premiers indices
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