Une Terre en mouvement
La Terre est active, elle change en permanence. Tout y est fragile, tout peut s’écrouler, la sécurité n’est que provisoire.
Les continents bougent. Dans le passé, il y a 200 millions d’années, l’océan Atlantique n’existait pas et l’Afrique était collée à l’Amérique du Sud. Les continents actuels étaient réunis en un continent unique, la « Pangée », baignant dans un gigantesque océan mondial. Il semble que cette situation de rassemblement des continents en un seul se soit produite plusieurs fois dans l’histoire passée de la Terre, d’une manière quasi cyclique, tous les 400 à 500 millions d’années. Ce phénomène est lié à l’évacuation de la chaleur interne de la Terre. J’y reviendrai plus loin.
Les géologues font la distinction entre les terres émergées, ou continents visibles, et la «croûte continentale», qui comprend, en plus des terres émergées, des plateformes immergées présentant le même type de sol. Alors que les terres réellement émergées comprennent un peu moins de 30 % de la surface du globe, la croûte continentale en couvre 45%. Le reste de la surface terrestre est couverte par un sol différent enfoui sous les océans : la croûte océanique, moins épaisse et plus dense que la croûte continentale. La raison de cette extension du sol continental sous les mers résulte directement du processus de formation et de dérive des continents. Les mouvements qui se produisent à la surface de la Terre ont deux conséquences importantes dans ce cadre : d’une part, le sol caractéristique des terres émergées a tendance à s’accroître par des créations de nouvelles chaînes de montagne qui finissent par s’éroder en formant des plateaux ; d’autre part, des déchirures se produisent au milieu des continents, par où s’engouffrent de nouveaux océans.
Ainsi, l’image que présente la Terre vue du ciel évolue sans cesse. Elle se transforme globalement d’une manière dramatique au cours des échelles géologiques. Des modifications importantes de paysages se produisent aussi localement à des échelles beaucoup plus courtes, proches d’une vie humaine. De grands séismes connus dans l’histoire ont eu des répercussions dramatiques.
En Nouvelle-Zélande, sur le plateau central de l’île du Nord, très volcanique, se trouve un paysage, au pied du mont Tarawera, qui a été remodelé de manière spectaculaire le 10 juin 1886. Des secousses sismiques inimaginables ont complètement modifié la forme des lacs et des montagnes. A l’époque, la photo existait déjà. On peut ainsi comparer directement le paysage photographié avant et après le séisme, et à l’époque actuelle.
Les chaînes de montagne les plus récentes, comme les Andes et les montagnes Rocheuses en Amérique, les Alpes en Europe, les montagnes de l’Est asiatique, du Japon, de Nouvelle-Calédonie et de Nouvelle-Zélande se sont formées il y a environ 140 millions d’années. Ce sont des zones de convergence de plaques continentales. Elles sont encore très actives, avec de puissants séismes, des volcans qui s’éveillent de temps en temps, des torrents d’eau bouillante qui sortent de terre en permanence. En moyenne, la déformation du sol se poursuit avec des vitesses de l’ordre du millimètre par an. Mais en même temps une érosion intense agit en sens inverse et tend à tout niveler. Dans ces régions actives, la croûte terrestre peut atteindre 70 kilomètres d’épaisseur, alors qu’en moyenne elle ne descend qu’à 30 ou 40 kilo-mètres de profondeur, et peut se réduire à 25 kilomètres dans les rifts, régions d’amincissement dues à des phénomènes d’étirement local.
Vidéo : Une Terre en mouvement
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Une Terre en mouvement
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