Les comètes dans l’histoire
Les comètes dans l’histoire:
En Occident, les comètes étaient interprétées comme des phénomènes atmosphériques auxquels on n’accordait guère d’importance. On en était resté à l’opinion du grand Aristote (384-322 av. J.-C.), pour qui les cieux étaient incorruptibles. Puisque tout y était tenu pour immuable, les comètes n’étaient pas considérées comme des corps célestes, à l’image des étoiles et des planètes, mais comme des exhalations sèches et chaudes que la chaleur faisait sortir du sous-sol et qui, en s’élevant vers la sphère du feu (superposée à la sphère de l’air, dans la cosmogonie aristotélicienne), étaient incendiées par le frottement produit par le mouvement ascensionnel. Plus haut, les exhalation atteignaient la limite entre la sphère du feu et la première sphère cela lune et suivaient le mouvement de la lune autour du Soleil. L’immense autorité du philosophe de Stagire, dans tous les domaines du savoir, fit en sorte que cette opinion résista jusqu’à la fin de l’ère moderne. Les premières listes de comètes ou « cométographies », comme celles de Johannes Hevelius (1668) ou de Stanislao Lubienietz (1681), rassemblent un grand nombre d’observations, mais, fragmentaires, souffrent de nombreuses lacunes et font souvent état d’objets purement imaginaires.
Les astronomes de la Chine ancienne avaient moins de préjugés que leurs homologues européens. Dès 600 av. J.-C., ils observèrent avec discernement toutes les comètes lumineuses visibles à l’œil nu, ainsi que des étoiles novæ, des éclipses, des conjonctions planétaires, des météores, des taches solaires, soit tous les phénomènes qui, en raison de leur caractère imprévisible et extraordinaire, revêtaient une valeur prédictive quant au destin de l’empereur et de l’Empire. L’astronomie chinoise était en effet une discipline officielle, placée sous l’autorité d’un imposant département d’astronomie où travaillaient pas moins de mille personnes. Selon les circonstances, l’apparition des comètes était interprétée comme un événement favorable ou défavorable.
En Occident, les comètes passaient également pour exercer une influence bénéfique ou néfaste selon les régions du ciel où elles apparaissaient. L’interprétation varia, du reste, selon les époques : l’Antiquité tendait à y voir d’heureux présages, alors que le Moyen Âge craignait leur apparition (chez les Arabes et, en Amérique du Sud, chez les Aztèques et les Incas, les comètes passaient aussi pour annoncer des catastrophes).
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